Une demande de produits alimentaires et de saké japonais de haute qualité grâce à la vente en ligne et à l’utilisation des réseaux sociaux
2021.01.29
Jean Béguin
Fondateur et président d’Umami Paris
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Jean Béguin et sa sœur, Laure, ont créé en 2014 Umami Paris, une société d’importation de produits alimentaires japonais de qualité. En 2016, ils ont ouvert à Paris le Matcha Café, puis, en 2019, le Matcha Café to go, qui servent des plats préparés avec les produits qu’ils importent. Dans les deux endroits, un espace est dédié à la vente d’épicerie fine japonaise. Umami Paris commercialise, en France, en Europe et au-delà, une gamme de 400 produits japonais dont une très belle sélection de sakés, parmi lesquels figurent des sakés de Hiroshima.
Comment, selon vous, le marché des produits japonais évolue-t-il en France ?
Nous avons créé Umami Paris en 2014, à un moment propice. La cuisine japonaise traditionnelle washoku avait été classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO l’année précédente. En France, la gastronomie japonaise a alors le vent en poupe et véhicule une image de produits sains que les chefs français étoilés, eux-mêmes, affectionnent tout particulièrement et mettent en avant. C’est aussi l’explosion du tourisme vers le Japon et les Français en reviennent avec l’envie de retrouver en France les produits qu’ils y ont découverts et dégustés. En fait, en quelques années, tout est allé crescendo.
Que pensez-vous du marché du saké en France ?
La démocratisation du saké se fait lentement. Les chefs jouent un grand rôle en faisant figurer du saké sur leur carte des vins et en proposant des accords mets-saké. Mais selon moi, le développement du marché du saké passera par le tourisme et notamment le tourisme autour du saké, ces « saké tours » qui avant la pandémie commençaient à avoir un certain succès et qui reprendront certainement avec beaucoup de vigueur quand la crise sanitaire sera derrière nous. Le saké est un produit intéressant car très culturel, et en ce sens, il peut parler aux Français. Mais cela reste cher. Son prix est environ 30 % supérieur à celui d’un vin. Et c’est aussi un produit clivant, quelque peu élitiste, encore réservé aux connaisseurs. Mais le marché du saké se déploie, lentement, mais sûrement.
Que pensez-vous, en particulier des sakés de Hiroshima et pourquoi avez-vous choisi qu’ils fassent partie de votre sélection ?
Hiroshima est une région importante en matière de production de saké, un saké de qualité élaboré artisanalement dans des sakagura détentrices d’un savoir-faire ancestral. Cette préfecture est connue pour la douceur de son eau qui donnent des sakés délicats. Néanmoins, il faut bien garder en tête qu’il n’y a pas au Japon cette notion de terroir que nous avons pour le vin. Il est donc difficile pour les Français d’assimiler un type de saké à une région précise, comme nous le faisons ici pour un Bourgogne ou un Côtes-du-Rhône.
La pandémie de Coronavirus a-telle changé quelque chose dans la commercialisation des produits japonais pour Umami Paris ?
Globalement, notre activité a bien résisté à la situation que nous vivons depuis le mois de mars. Il y a une demande pour les produits de qualité, et nous sommes sur ce créneau. Bien sûr, les restaurants étant fermés, ou ne faisant que de la vente à emporter, les chefs nous passent moins de commande, mais les pâtisseries, les confituriers, les marchands de boissons… ont continué à travailler. Nous vendons aussi vers les sites marchands, les épiceries fines en France et en Europe. Le B to C fonctionne bien également, notamment grâce à notre site internet, car les particuliers, en cette période de repli sur soi, ont envie de cuisiner et d’utiliser des produits originaux et de qualité pour réaliser de nouvelles recettes dont ils on entendu parler. Là encore, les chefs et les réseaux sociaux jouent un rôle prépondérant dans la promotion des produits japonais, saké inclus.
Comment voyez-vous l’avenir du saké en France ?
Nous attendons avec impatience le retour et la visite des producteurs de saké en France. Ce sont les meilleurs ambassadeurs de leurs produits, notamment lors des événements de dégustation que nous organisons ici à Paris. De plus, Il est important de continuer à associer l’image du Japon et de sa culture aux produits japonais, eux-mêmes évocateurs de qualité et de l’esprit de la culture nippone. Ils ne doivent pas être confondus avec d’autres marchandises venues d’Asie. Et la gastronomie japonaise nous parle. Tout comme le nihonshu japonais nous parle désormais.
UMAMI PARIS
https://www.umamiparis.com/fr/
Umami Matcha Café
22 Rue Béranger, 75003 Paris
https://www.umamiparis.com/matchacafe/
MATCHACAFÉ TO GO
5 rue Pierre Demours 750017 Paris
https://www.umamiparis.com/matchacafe/